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Ecrire la vie

4 avril 2013

Je ne sais pas ce que c'est, moi, le bonheur.Je

Je ne sais pas ce que c'est, moi, le bonheur.
Je n'ai rien fait, je n'ai rien vu du haut des quelques années que je porte sur le dos. Il ne m'est jamais rien arrivé de grand, rien arrivé de grave non plus. Et pourtant il y a des certitudes que j'aime garder dans le coin d'un sourire.
Il y a, par exemple cette idée que quand la morosité ambiante viendra frapper à la porte de mon esprit je pourrai toujours la balayer d'un regard naïf. elle saura comprendre qu'on atteint jamais vraiment ceux qui savent sourire devant le rosé que les nuages diffusent alors que le soleil se couche. Et peut-être sera-ce là la preuve que malgré ce que certains s'efforcent à nous faire croire, la naïveté peut être une force.
Si tu ne me crois pas, reste muré dans tes fiertés mais ne t'étonnes plus de me voir déguster le parfum de mes furtives escapades, quand tu ne vois que l'heure de rentrer du travail.

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4 décembre 2012

C'était pas le moment. C'est jamais le moment à

C'était pas le moment. C'est jamais le moment à vrai dire, il y a tant d'autres choses dont il faut s'occuper, pas le temps pour ça. Mais moi je me retrouvai là à écouter cette musique et dans le fond de ma poitrine j'ai bien senti que tout se contractait. Je savais qu'il fallait que j'écrive quelque chose, même si je n'avais pas clairement de quoi parler. 

Elle fêtait ses cinquante ans ce jour là. Elle rentrait du travail aux alentours de 19h dans la nuit froide et humide de ce mercredi de décembre et elle savait que son petit appartement serait fermé, personne ne l'y attendait aujourd'hui. Elle avait donc le temps mais ne se le figurait pas, pensant que ce jour lui rappelait précisément le contraire. Elle s'assit à l'arrêt de tramway pour les quelques minutes d'attente qu'elle avait à passer et en profita pour observer les gens de la rame d'en face. Elle se rendit compte qu'en ces visages renfrognés par la température, ces airs émerveillés scrutant les décorations de Noël et ces sourires titubant entre la mélancolie et l'attente probable d'autre chose que le simple tram, elle trouvait un miroir de ce qu'elle ressentait au fond. Elle était terrifiée à l'idée de vieillir, de ne plus pouvoir courir sur la plage parce que le sable est brûlant, de ne plus pouvoir faire du charme aux serveurs qui lui apportaient son café, de ne plus se reconnaître devant son miroir et d'être délaissée petit à petit, dans l'indifférence générale. Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de sourire en repensant à toutes les folies douces qu'elle avait accomplies avant ça. 
Et quand le tramway finit par arriver, dans l'illumination de tous ces visages heureux de rentrer, elle ne put s'empêcher de se parler en elle-même. "Il n'y a personne pour me le fêter aujourd'hui, c'est sûr. Mais je le fête mon anniversaire et le voyage en a valu le coup. On verra plus tard pour le terminus, les lendemains attendent et ne s'impatientent jamais."

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"Próxima Estación: Esperanza" Manu Chao

19 novembre 2012

Un tout petit besoin qui arrive ou qui revient

Un tout petit besoin qui arrive ou qui revient plutôt.

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Et je sais ce qu'il me faut, je sais ce qu'il me manque. C'est presque rien mais ça compte tellement. Il me faut ce moment de pause entre musique, danse déchainée et écriture. Ce n'est pas de l'écriture d'ailleurs, rien de comparable à ce que tous ces grands auteurs ont enfanté. Mais il y a ce léger moment de vide, quand on parvient à mettre des mots là où il faut pour atteindre le silence le plus reposant. La quiétude de l'esprit torturé qui ne cesse de se dissiper dans tous les évènements qu'il rencontre.
Et alors je mets de la musique tout bas dans le creux de l'oreille pour trouver ce que je veux dire, ce que je dois dire sans savoir pourquoi. Il s'agit peut-être simplement de m'enfuir loin de tout en m'aggripant à ces mots qui ont le pouvoir de me transporter sans me secouer et de m'apaiser malgré leur superficialité. Ou peut-être qu'au contraire ils sont là pour m'aider à rester et à voir en quoi tout ça vaut le coup, comment il suffit de s'arrêter pour reprendre son souffle et se remettre en route plus sereinement. Parce qu'il faut parfois trouver sur le bord du chemin un roc assez stable et solide pour supporter le poids des maux sans être toutefois trop encombrant pour nous barrer la route.

Et puis chaque fois que je m'y mets, je retrouve avec délice cette impression de source qui coule toujours, par laquelle il suffit de me laisser porter dans un flottement continuel. Il n'y a plus à penser, il n'y a plus à se demander où cela va nous mener, il n'y a qu'à se taire et fermer les yeux pour s'ouvrir à tout le reste.

22 octobre 2012

le vrai du faux et le frais du veau

C'était l'histoire d'un mensonge. Toute sa vie durant il avait du porter et supporter ce fardeau tout seul. Il n'y avait pas que ça bien sûr, il y a d'autres choses dans la vie. Le travail, les enfants, les informations, les luttes personnelles, Dieu, les impôts. Mais toute sa vie il avait fait semblant et il ne comptait pas s'arrêter là.
Elle le savait bien, elle qui avait surpris la vérité sans l'avoir ne serait-ce qu'imaginée. Et elle le voyait sans pouvoir lui dire qu'elle savait, sans pouvoir lui hurler de se livrer. Il n'y avait qu'un pas à franchir. Mais elle savait que ce pas était pour lui infranchissable et qu'il emporterait son secret dans la tombe quitte à mentir toute sa vie.
Alors elle entrerait dans la mascarade à son tour, elle enfilerait le masque et jouerait les complices sans qu'il s'en aperçoive. Après tout elle n'aurait peut-être jamais existé sans ce mensonge. Et pourtant, chaque fois qu'elle y pensait elle retombait, paniquée, dans les abîmes de l'esprit.

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16 octobre 2012

tant que la digue tient

- Mais c'est la mer qui me manque! C'est cet aller retour des vagues qui nous promettent de revenir et le font à chaque fois. C'est le bruit de fond de ses clapotis qui, selon les jours, hurlent ma colère ou chantent mon enthousiasme. C'est une mélodie qui vaut n'importe quelle parole pour apaiser nos coeurs tourmentés. Parfois je m'assieds devant la mer, sur le sable, et je reste là, les yeux fixés sur l'horizon, sur le loin. J'écoute et je contemple parce qu'il n'y a rien à ajouter. Il n'y a plus de futilités, il n'y a plus de graves problèmes. Il n'y a que la mer, ses mouvements, ses lumières éblouissantes et sa musique. Tu vois c'est tellement grand qu'il y a trop à décrire. C'est ma mer qui me manque, celle d'Anglet avec la balade des gens qui se défoulent ou se changent les idées le dimanche matin, son sable brûlant en été, l'odeur de ses embruns qui reste dans les cheveux malgré le retour en vélo, la crinière au vent. Même la peau qui semble poudrée à cause du sel me manque. J'peux pas t'expliquer ça, tu vois; elle me manque ma mer. Elle me manque ma mère.

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26 septembre 2012

l'inconnu inintéressant

C'était un minuscule vieillard, qui marchait tout au long de la journée, le dos courbé, au bord de la route. On aurait même pu le voir la nuit, seul, sillonner la voie toute tracée par la lumière des lampadaires.Il lui arrivait parfois de s'asseoir sur un de ces bancs publics et durant des heures, il se mettait à observer le flot des gens pressés. Il portait alors un sourire entendu, presque compatissant et s'amusait du regard effrayé que lui portaient les enfants. Ils étaient honnêtes du haut de leur bas âge et jamais ils ne faisaient semblant. 
Alors que les adultes, voila la comédie! Ils se voilaient d'une pitié indifférente et lui demandaient même parfois s'il avait besoin d'aide.
Oh que non, répondait-il, avec la bienveillance d'un père pour ses enfants, et du fond de ses milliers de rides, en regardant attentivement, on pouvait apercevoir la lumière du soleil.

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"Pour moi, j'abordai Tirésias, objet de mon voyage ; je lui racontai tout ce qui m'était arrivé et le priai de me dire quel était, à son gré, le meilleur genre de vie. Il se mit à rire : c'est un petit vieillard aveugle, pâle, avec une voix de femme. «Mon enfant, me dit-il, je sais la cause de ton incertitude ; elle vient de ces sages, qui ne sont jamais d'accord avec eux-mêmes ; mais il ne m'est pas permis de t'en dire plus long. Rhadamanthe ne veut pas. - Oh ! de grâce, lui dis-je, bon petit père, parlez, ne me laissez pas errer dans la vie encore plus aveugle que tous». Alors me prenant la main et me tirant à l'écart, il s'approcha de mon oreille et me dit bien bas : «La meilleure vie, la vie la plus sage, est celle des ignorants. Quitte la folle envie de disserter sur les phénomènes célestes, d'examiner les principes et la fin des choses, et, plein de mépris pour les syllogismes de vos philosophes, traite tout cela de rêveries. Ne poursuis, en tout et pour tout, qu'une seule chose, bien user du présent. Passe en riant devant tout le reste, et ne t'attache sérieusement à rien» Menippe
Lucien de Samosate

25 septembre 2012

dix-huit

Et ça en fait des choses que je peux cocher...

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Pleurer de joie, aller au Canada avec Virginie seulement pour voir Marie, sourire dans la grande foule d'un concert, voir le soleil se lever, danser jusqu'aux courbatures, me faire livrer à manger, passer une journée sans sortir du lit, garder des enfants en baby sitting, avoir un fou rire jusqu'aux larmes, courir le long de la plage, conduire un scooter sous le soleil et la neige, voyager, tenir la main de mon frere ou ma soeur, regarder une bougie se consumer, écrire une lettre, apprendre une chanson par coeur, prendre mes parents dans mes bras, me maquiller avant de sortir, rire seule en repensant à de vieux souvenirs, pleurer devant un film, écouter france culture le mercredi midi avec ma mère, ne pas mettre de capuche sous la pluie, écrire une lettre, boire un chocolat chaud à Paris, fumer, offir des petits cadeaux attentionnés, pleurer dans un aéroport, mettre du vernis à ongles coloré, parler en basque, ne pas dormir pendant plus de vingt-quatre heures, me baigner dans la mer, hurler de colère, être saoule, aller à la plage en vélo, faire confiance à de simples connaissances, écouter de la musique avec les fenêtres ouvertes un soir d'été, marcher dans la forêt, me tenir debout derrière un camion poubelle en marche avec Agathe après une longue soirée, macher des chwing-gums, demander pardon, ne rien faire du tout alors que le travail attend, conduire une voiture, me moquer des policiers, imiter les gens maniérés, faire des listes et des résolutions que je ne tiens pas, faire le ménage, me rouler dans la neige en maillot, chasser un maximum de sosies à photographier avec Rial, croire vraiment que j'allais mourir et faire des blagues pour détendre l'atmosphère, participer à une manifestation, respirer l'odeur de l'essence très fort, rire quand j'ai pas envie et faire semblant de pleurer, rester gosse pour toujours.

24 septembre 2012

les coeurs sont liés, les esprits pas toujours

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Ce jour où ma mère m'a fait retirer ce vernis bleu que j'avais posé pour palier à la morosité ambiante, elle m'a enlevé bien plus que cette fine couche de laque turquoise.

Et dans la banalité d'un coton imbibé de dissolvant, j'ai compris beaucoup de choses. 
J'ai appris qu'en s'impposant aux autres, on perd l'essentiel de ce qu'ils ont à nous offrir, que ce soit leurs différences, leur considération ou simplement leur envie de partager avec nous. J'ai saisi qu'on peut être blessé, jaloux ou en colère et que si on ne peut régler le problème à la source, on essaie parfois de taper à côté. J'ai constaté avec amertume que mes tentatives pour tisser un lien plus fort étaient vaines et que toutes les discussions finissaient par un silence gêné, témoin de ce fossé qui nous sépare. J'avais voulu changer les choses pour partager plus que de simples politesses et faire de mes parents plus que des simples étrangers donc je connaissais les petites habitudes. Il faut croire que j'ai eu tord.
Je n'ai jamais pu m'y résoudre mais après tout peut-être qu'ills sont voués à ce malheur qu'ils cultivent précieusement.

 

"Être adulte, c'est avoir pardonné à ses parents." Johann Wolfgang von Goethe

12 août 2012

terminus

Je me suis réveillée ce matin là comme après une nuit de cent ans. La lumière matinale m'a parue éblouissante et l'éclairage seul a suffi à me faire sourire. Je redécouvrais tout et soudain je comprenais que j'avais seulement retrouvé la vue. 

Tu m'avais fait perdre le sens des choses, des sentiments et tu avais voulu souiller la confiance que je t'avais donné à cause de mon innocente naïveté. Tu t'étais joué de moi et ce matin je me rendais compte que tu avais perdu, en croyant m'abbatre. 

Alors, certes, j'avais perdu du temps et j'y avais laissé quelques plumes mais encore aujourd'hui en y repensant, je me dis que si c'était à refaire je n'y changerais rien. Je te donnerais aussi rapidement ma confiance, je rierais à gorge déployée, je serais aussi affectueuse et réconfortante. Et, par la suite, je gouterai au plaisir de savoir que j'étais assez forte pour ce jeu-là. 

Parce que dans le fond c'était moi la grande gagnante. Je m'étais prouvée que j'étais bienveillante sans être stupide, que j'étais vraie sans être perdue. Malgré ce que tu avais cru j'étais restée tout à fait lucide et je comprenais tout.

Tu n'as personne à tes côtés. Tu n'as personne avec qui exploser de rire en pleine rue, personne à appeler quand tu t'ennuies à un arrêt de bus, personne à qui envoyer la dernière musique que tu viens de dénicher, personne sur qui t'énerver quand tout va mal avant de t'excuser pour tout raconter, personne que tu peux comprendre en un seul regard. Tu n'as en fait personne à chérir du plus profond de ton coeur. Contrairement à moi. Et voilà pourquoi je suis gagnante.

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15 mars 2012

c'est là d'où je viens

Je t'écris à toi, parce que tu n'exites pas et que c'est tellement plus facile. J'ai voulu quitter un petit peu la réalité, m'enfuir lachement le temps de quelques précieuses minutes hors du temps. J'ai mis une de ces musiques, tellement belle et qu'on a entendu dans sa jeunesse. Elle m'a rappelé qu'il y a peu de temps, j'ai bien cru que je ne reverrai pas tout ça. Que je ne rentrerais jamais chez moi. Dans mon jardin ensoleillé en été dans lequel j'ai mangé ou bronzé tellement de fois en famille, dans ces escaliers que j'ai dévalé quatre à quatre depuis l'âge de quatre ans, dans ce petit salon dont l'odeur me rebute toujours autant, dans ma chambre et celles de mes soeurs qui m'ont vue dans tous mes états. Mais j'ai aussi pensé que je ne reverrai pas cette route que j'emprunte tous les matins et d'où, parmi les voitures et camions tous plus pressés les uns que les autres, je regarde toujours le soleil se lever tranquillement; cette route quasi quotidienne en été, qui me mène aux plages en les longeant; ce centre commercial étouffant où l'esprit de Noël se traduit par des regards émerveillés devant les cadeaux, inquiets devant le temps qu'il leur reste pour les acheter ou triste de savoir qu'ils n'auront personne avec qui en partager. Et puis tant d'autres choses m'auraient manqué: ce centre ville plein de rues étroites et conviviales et toutes les habitudes que j'y ai prises, ce grand lycée et son parc immense où il fait tellement bon lézarder au printemps,  ces immenses paysages presque à l'état naturel que je côtoie pour aller voir les anciens de ma famille que je retrouve à des endroits tellement différents. J'ai pensé que je voulais sentir à nouveau, ce vent frais qui me caresse à partir du printemps, quand je prends le vélo, le goût tellement puissant du jambon de Bayonne, de cette soupe à la tomate que ma mère s'acharne à qualifier de régressive; j'ai eu peur de ne plus entendre tous ces oiseaux me réveiller en été, la pluie tomber en trombe sur mes velux pendant ces longues nuits d'hiver, de ne plus jamais rentrer dans cette salle de danse surchauffée que je quitte à pieds, de la musique dans les oreilles après m'être complètement défoulée. Je croyais ne plus jamais vivre la folle ambiance des fêtes de Bayonne ou cette convivialité magique qu'on partage entre des milliers de personnes autour du lac le premier dimanche de mai, ne plus jamais décider sur un coup de tête de faire un tour en Espagne pour manger un bon bout, se balader et voyager facilement.

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Il y a tant de choses que j'ai pensé ne plus revoir, mais surtout tant de gens qui ont rendu tous ces endroits et tous ces moments magnifiques que je n'ai eu qu'une envie en rentrant à la maison: me resservir!

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Ecrire la vie
  • "Les paroles s'envolent, les écrits restent." Alors j'ai décidé d'écrire, mais d'écrire l'éphémère et l'éternel, le jour et la nuit, le rire et la solitude. Pour que toutes ces pensées soient partagées.
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