Soeur

Quand j’essaye de me mettre en tête la figure de Marguerite, son prénom me tombe sur la langue avec légèreté et délicatesse. Longtemps, elle a eu du mal à le (sup)porter mais je crois qu’il lui va vraiment bien et qu’elle en a finalement fait une fierté. Il la symbolise un peu en quelques sortes, dans sa fragilité par exemple ou dans la délicatesse que l’on peut aussi lire dans sa peau et ses grains de beauté. Ses poignets si fins témoignent, eux, de sa finesse d’esprit et de sa perspicacité. Ses longs cheveux châtains symbolisent pour moi sa douceur autant que ses sourcils chantent à quel point elle est forte, même si elle ne le sait pas encore. Elle a de petits yeux bruns qu’elle trouve enfoncés et qui lui ont souvent servi pour lire tard le soir quand nous étions petites. En y pensant je sais qu’ils me surveillent de loin et me protègent, parce que c’est souvent l’attitude qu’elle adopte avec moi malgré la petite différence d’âge qui nous sépare. Je grandis dans chacun de ses regards tant ils m'innondent de bienveillance. La plupart du temps, elle s’habille d’un large sourire qui laisse dépasser des dents parfaitement alignées et qui traduit toute la complicité qui peut nous lier. J’aime me remémorer, quand je suis toute seule, le bruit de son éclat de rire contagieux qui me rend si fière quand j’en suis à l’origine. C’est un rire honnête et plein de vie qui fait plus de bien qu’une jolie musique ou qu’une tablette de chocolat. Du bonheur à consommer, sans modération. Son corps fuselé me rappelle que c’est une danseuse capable d’exprimer beaucoup dans un simple mouvement et capable de donner tant dans un simple câlin. Je m’amuse quand même à y trouver, en fin d’été quelques traces de sa personnalité de bonne vivante, qui aime croquer la vie à pleine dents. Elle aussi est ma force parce que pour elle j’ai envie de donner le meilleur et parce que je sais qu’elle est là pour moi comme je le suis pour elle, pour toujours.

Une soeur c'est ce que tu es tous les jours pour moi, dans les fou-rires, les crises de panique, les longues journée d'été et toutes ces banalité qu'on a partagées.