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Ecrire la vie
26 septembre 2012

l'inconnu inintéressant

C'était un minuscule vieillard, qui marchait tout au long de la journée, le dos courbé, au bord de la route. On aurait même pu le voir la nuit, seul, sillonner la voie toute tracée par la lumière des lampadaires.Il lui arrivait parfois de s'asseoir sur un de ces bancs publics et durant des heures, il se mettait à observer le flot des gens pressés. Il portait alors un sourire entendu, presque compatissant et s'amusait du regard effrayé que lui portaient les enfants. Ils étaient honnêtes du haut de leur bas âge et jamais ils ne faisaient semblant. 
Alors que les adultes, voila la comédie! Ils se voilaient d'une pitié indifférente et lui demandaient même parfois s'il avait besoin d'aide.
Oh que non, répondait-il, avec la bienveillance d'un père pour ses enfants, et du fond de ses milliers de rides, en regardant attentivement, on pouvait apercevoir la lumière du soleil.

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"Pour moi, j'abordai Tirésias, objet de mon voyage ; je lui racontai tout ce qui m'était arrivé et le priai de me dire quel était, à son gré, le meilleur genre de vie. Il se mit à rire : c'est un petit vieillard aveugle, pâle, avec une voix de femme. «Mon enfant, me dit-il, je sais la cause de ton incertitude ; elle vient de ces sages, qui ne sont jamais d'accord avec eux-mêmes ; mais il ne m'est pas permis de t'en dire plus long. Rhadamanthe ne veut pas. - Oh ! de grâce, lui dis-je, bon petit père, parlez, ne me laissez pas errer dans la vie encore plus aveugle que tous». Alors me prenant la main et me tirant à l'écart, il s'approcha de mon oreille et me dit bien bas : «La meilleure vie, la vie la plus sage, est celle des ignorants. Quitte la folle envie de disserter sur les phénomènes célestes, d'examiner les principes et la fin des choses, et, plein de mépris pour les syllogismes de vos philosophes, traite tout cela de rêveries. Ne poursuis, en tout et pour tout, qu'une seule chose, bien user du présent. Passe en riant devant tout le reste, et ne t'attache sérieusement à rien» Menippe
Lucien de Samosate

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Commentaires
E
oui mais "comment avancer sans inconnu devant soi" observe René Char.
Ecrire la vie
  • "Les paroles s'envolent, les écrits restent." Alors j'ai décidé d'écrire, mais d'écrire l'éphémère et l'éternel, le jour et la nuit, le rire et la solitude. Pour que toutes ces pensées soient partagées.
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